« Ramirez avec moi, on monte au deuxième. » On avait pas le temps de réfléchir, cela faisait bien trop longtemps qu’on était sur les lieux de l’incendie, après avoir fait le tour du rez-de-chaussée et du premier étage encore en cours par l’équipe de l’échelle, un homme nous annonçait que sa femme et son bébé étaient bloqué un étage plus haut. On se devait de faire vite, les flammes étaient plus que menaçante et un appel d’air pouvait se faire à n’importe quel moment malgré la ventilation qui était en cours par le reste de mes hommes. En entrant dans le bâtiment je reposais mon casque sur ma tête après avoir mis mon masque à oxygène sur le visage, la densité de la fumée ce faisait de plus en plus présente et il nous devenait difficile de savoir où on m’était les pieds, en moins de deux minutes on se retrouvait au bon endroit, je venais attraper ma caméra thermique, me dirigeant avec son aide pour repérer la présence d’une personne, mon autre main faisant le passage devant moi en retirant les objets encombrant, en déposant mes doigts sur quelqu’un, je lâchais la caméra qui était tenu à ma veste avant de me tourner vers Calliope. « Occupes toi du bébé. » Je laissais ma collègue pour venir retourner la femme qui était allongé au sol, en la retournant malgré la fumée son visage était bien visible, plus de la moitié était complètement défigurait par les flammes, je passais une première main sous ses genoux et la seconde dans son dos, elle était totalement inconsciente. « Ellis on doit sortir maintenant ! » Callie faisait partie de mon équipe depuis un an, j’avais été le premier à la mettre à l’épreuve dès son arrivée, et non pas sous forme de bizutage comme on pouvait le penser, mais parce qu’une femme dans l’équipe des secours jamais avant elle je ne l’avais vu, et j’étais septique à l’idée qu’elle puisse tenir son rang, et pourtant en l’espace de douze mois, elle m’aurait fait totalement changé d’avis sur la question, même si je continue d’être sur son dos, plus dur avec elle qu’avec les autres, à toujours lui en demander plus c’était uniquement parce que je pensais sincèrement que Ramirez avait un potentiel énorme et qu’un jour pourquoi pas elle serait en mesure de postuler comme lieutenant et intégrer une des deux autres gardes, la caserne en serait que renforcé. Après cette intervention, j’étais venu faire un petit détour sur le chemin pour venir faire le plein du camion, je profitais par la même occasion de ce moment de tranquillité de ne pas voir Aaron et recommencer à me prendre la tête avec lui, je savais que les tensions difficiles qui faisaient place au sein de la brigade entre l’échelle et les secours était de ma faute, ma réaction depuis le décès de mon frère était totalement stupide, mais c’était la mienne et il était hors de question que j’agisse autrement, encore moins si on me le demandait. Après une vingtaine de minutes, on arrivait enfin à la caserne, ouvrant ma portière je posais mon casque sur mon siège, descendant du véhicule pour retirer ma veste que j’accrochais avant de retirer mon treillis et mes chaussures pour remettre celle de sécurité, en me retournant je passais devant Calliope, déposant ma main sur son épaule le temps de reprendre la parole. « Bien joué Ramirez. » Rare était les jours où je prononçais ces mots-là, mais après avoir vu l’état de la mère, je me doutais bien de celui du bébé, et pourtant elle était resté présente, reprenant surement ses esprits une fois à l’extérieur, pour dire la vérité je n’avais pas trop fait attention aidant Erin et Jacklyn au niveau de l’ambulance pour apporter les premiers soins à la femme que j’avais sortie juste avant.

Elle posa le pied sur le sol de la caserne, s'extirpant peu à peu de cet état d'alerte des interventions. Tout au long du trajet du retour, Calliope n'avait cessé de se repasser le film de leur dernière intervention. Elle était à un tel point plongé dans ses pensées qu'il lui avait fallu un moment avant de comprendre que Michael, son lieutenant, avait ordonné un détour. Cette intervention s'était montrée particulièrement riche en émotions. Après avoir terminer les recherches au rez-de-chaussée, elle avait cru que ça s'arrêterai là, l'échelle semblait avoir la situation bien main à l'étage supérieur. Pourtant, l'appel à l'aide d'un homme suppliant pour que sa femme et son enfant soient sauvés avait fait en sorte qu'elle était replongée dans le brasier ardent en compagnie de Mick. Calliope se doutait bien que si le lieutenant des secours lui demandait généralement de faire équipe avec lui, c'était sans doute pour garder un œil sur elle, pour juger son travail, pour la mettre à l'épreuve. Callie était honorée de travailler avec un homme comme Ellis, mais parfois, cette surveillance permanente lui pesait un peu. Mais dans des cas comme celui-là, elle n'avait pas le temps de penser à ses impressions ou à ses doutes. Tout ce qui comptait, c'était la vie des personnes prisonnières des flammes. Cette fois encore, la fumée les empêchait de voir comme il se devait et ils avançaient tous deux à tâtons, souhaitant de tout cœur qu'il ne soit pas trop tard. Elle était à quelques mètres de Mick quand celui-ci lui apprit qu'il avait trouvé la femme. Elle se devait donc de trouver l'enfant. Il ne lui fallut que quelques secondes avant de trouver le berceau du bambin. Sans perdre une seconde, elle prit l'enfant et le glissa dans sa veste afin de le protéger de la fumée, de lui donner une petite chance supplémentaire. Retournant sur ses pas, elle fit remarquer à Ellis qu'il était temps de partir et le suivi vers la sortie du bâtiment. Tâchant d'œuvrer rapidement, elle avait remarqué que l'enfant était gravement brûlé, mais l'information avait été traité comme un détail relatif au travail et elle n'en avait saisi l'ampleur seulement une fois rendu à l'extérieur. Elle avait alors confié l'enfant aux paramedics présents sur place. Elle aurait bien aimé pouvoir suivre l'état de l'enfant, mais rendu là, ce n'était plus de son ressort. Elle s'était dit qu'elle irait sans doute prendre des nouvelles après la garde, histoire de pouvoir passer à autre chose.

Retirant sa veste pour l'accrochée, elle se sentit soulagé que cette intervention se soit terminée. Elle aimait réellement être pompier, mais aurait préféré ne pas avoir à intervenir, ce qui aurait signifier que personne n'était en danger. Elle était tout de même fière de pouvoir dire qu'elle contribuait à sauver des vies. Et d'être là, à la caserne 51 avec cette équipe fantastique pour travailler avec elle, c'était presqu'un rêve. Elle se sentait bien ici. Calliope sursauta quand une main se posa sur son épaule. Elle se retourna pour voir Mick juste derrière elle. « Bien joué Ramirez. » Elle lui sourit, consciente que ce genre de compliments était extrêmement rares, ce qui fait qu'elle appréciait encore plus cette sincérité dans les félicitations d'Ellis. Il faut dire qu'elle était assez fière d'arriver à faire ses preuves dans ce métier. « Merci mon lieutenant ! » Elle retint un rire nerveux alors qu'elle revenait finalement sur Terre, laissant cette intervention. « C'était bien joué de ta part aussi ! J'aurais mis beaucoup plus de temps à trouver si tu n'avais pas repéré la femme en premier. » Au fond, c'était sans doute Ellis qui leur avait sauvé la vie. S'ils étaient toujours vivants...

Je n’étais pas du genre à lancer des compliments à mon équipe au hasard, lorsque je le faisait c’était parce que je jugeais qu’il était nécessaire de le faire et surtout sincère que ce soit pour moi ou pour la personne à qui je le disais. Toutes les personnes qui faisaient partie de mon équipe avait une grand confiance de ma part, lorsque je rentrais dans un bâtiment en feu avec l’un d’eux j’avais leurs vies entres mes mains comme ils avaient la miennes entre les leurs, si aucune confiance n’était présente il n’était même pas la peine que l’on fasse équipe plus longtemps, cela serait beaucoup trop dangereux pour tout le monde. En voyant le sourire de Ramirez, je venais étirer mes lèvres pour afficher le mien sur mon visage, en tant que lieutenant j’en demandais beaucoup à mes hommes, parfois peut-être trop mais je n’avais pas envie que l’un d’entre nous pense tout savoir et ne pas avoir besoin d’entrainement supplémentaire, on avait tous des lacunes que l’on devait travailler. En temps normal après une intervention j’aimais bien rassembler l’équipe des secours pour de nouveaux petites exercices, mais après avoir vu cette femme et l’état dans lequel elle ce trouvait, j’avais besoin moi aussi d’un moment de répit, de pouvoir m’assoir un café à la main et discuter avec une personne de la caserne du moment que ce n’était pas Aaron. En entendant Calliope me remercier, je venais hocher la tête légèrement, j’étais prêt à reprendre mon chemin pour m’éloigner de ce camion pour rejoindre les couloirs de la caserne afin de me rendre dans la cuisine, mais mon geste n’avait pas le temps de commencer qu’il venait être stopper par la jeune femme qui était revenu prendre la parole, instantanément mon regard ce reposait sur elle, il était gentille de sa part de me retourner le compliment, j’avais beau être lieutenant j’étais comme eux, des paroles positifs de temps à autre me faisait du bien, surtout en ce moment où la plus part du temps quand on venait me parler c’était pour me reprocher mon comportement avec Aaron. Mais la suite de ce qu’elle me disait été un peu moins de mon gout, je m’en foutais d’être le premier à retrouver une victime ou non ce qui comptait le plus c’était que notre boulot soit fait et réussis que ses personnes soient sauver, même si malheureusement on ne pouvait pas garder le nombre de décès à zéro tout au long de notre carrière. « Ne penses pas à cela, ce qui compte ce n’est pas qui a trouver qui en premier, mais que l’on est réussi à les sortir des flammes, et leurs donner une chance de continuer à vivre. » L’après intervention était toujours difficile à gérer par moment, comme celle-ci on ne savait pas ce qu’il en était de cette femme et son enfant, de plus Jacklyn et Erin qui s’occupait de conduire l’un des deux à l’hôpital n’était toujours pas revenu à la brigade donc on en serait pas plus tout de suite. C’était la plus part du temps des personnes que l’on ne voyait qu’une fois dans nos vies, mais pourtant ils nous marquaient et on en venait à s’inquiéter pour eux, à ce demander s’ils survivaient ou pas, pourtant ce genre de question lors d’une nouvelle intervention disparaissait automatiquement de nos pensées, la concentration revenait à nouveau. Je faisais comprendre à Ramirez d’un signe de ma main de me suivre, recommandant à marcher, je me dirigeais avec elle vers les couloirs de la caserne, profitant de ce petit chemin tout les deux pour venir reprendre la parole. « Aller viens je t’offre le café. » J’étais venu parler sur le ton de l’humour, puisque tous les membres de cette équipe savaient très bien qu’au niveau des boissons on n’avait pas d’argent à dépenser pour ce servir, mais j’avais envie de me changer les idées et de faire penser Calliope a autre chose, je ne souhaitais pas qu’elle focalise ses pensées sur le bébé qu’elle avait sortie de l’incendie.